Il était une fois ... une robe de mariée ... Partie I

La mariée de la Nouvelle France - Partie I

taffetas de soir peinte à la main

Ce week-end se tenait l'incontournable Salon international des arts textiles et du quilt à Nantes, "Pour l'amour du Fil". Ma création, "La mariée de la Nouvelle France" avait été sélectionnée pour y être exposée avec d'autres oeuvres par le jury du concours "Les mystères de l'Ouest', thème de cette année 2019. Et c'est avec joie que j'ai reçu également un prix pour cette robe de mariée, entièrement peinte à la main !


robe entièrement peinte en soie

Ma création "La Mariée de la Nouvelle-France", hommage à mes ancêtres bretons et mes aïeules "Filles du Roy", parties au XVIIe s au Québec pour se marier au delà de la Grande Mer. Une robe qui raconte une histoire , avec ses dessins de navires et de fonds marins (algues, coraux, coquillages) évoquant la Traversée de l'Atlantique, et ses motifs de fougères stylisées rappelant les landes bretonnes, mêlées aux iris sauvages du Québec...



Une robe ... qui raconte une histoire

Tout a commencé avec un thème qui m'a inspiré dès que j'ai lu l'intitulé du concours "les mystères de l'ouest" du Salon de Nantes 2019 : 
"De Lorient à St Malo, de Biarritz aux côtes landaises, de la forêt de Merlin l’enchanteur aux menhirs de Carnac, de Jules Verne à Los Angeles, inspirez-vous de la culture du littoral atlantique mais pas seulement ! L’ouest ça va jusqu’au bout du monde, le Far West et ses déserts, la côte Pacifique et Malibu, en route pour l’Ouest le grand !"




J'envisageais alors de peindre à la main une robe de mariée en taffetas de soie, dont le style à la fois "Grand Siècle "et moderne, m'avait inspirée, avec sa taille descendant jusqu'au hanches ( à l'opposé des robes meringues bouffantes que l'on dit "princesse" ), ses manches trois-quarts à volants et sa longue traîne. Une allure fluide, épurée, atypique, et intemporelle.

 


Ce fut alors comme une évidence : cette robe serait celle d'une "Fille du Roy", l'une de ces jeunes femmes qui au XVIIe siècle, étaient dotées par le roi de France, car pauvres ou issues de familles de petite noblesse n'ayant pu pourvoir à leurs besoins, éduquées au couvent, puis envoyées par navires entiers, pour trouver mari au delà de l'Atlantique en Nouvelle-France, le Québec.



Arrivée des filles du Roy à Québec
Québécoise par mon père, j'ai toujours été marquée par ces destins de femmes courageuses sans lesquels nous n'aurions jamais existé. Ces femmes sont vénérés au Québec où on les appelle les "mères de la nation".







Profitons en pour tordre le cou aux idées reçues. Non, ce n'étaient pas des prostituées, loin de là, puisqu'elles avaient été éduquées dans le but d'apporter "vertu et piété" au sein de la colonie. Cette fausse rumeur vient d'une confusion avec les déportations de filles de joie en Louisiane... Rien à voir donc.

    

J'imagine donc une histoire, celle d'une Fille du Roy, qui a quitté sa terre natale, la Bretagne, pour traverser l'Océan vers la Nouvelle France, emportant sur cette robe, la mémoire de son passé, les traces de traversée de la Grande Mer, et les espérances de ce nouveau pays qui deviendra le sien. 

La couleur tout d'abord : il nous faut des bleus vifs qui évoquent les azulejos, mais aussi des bleus délicats comme ceux des faience de l'époque, ou encore les bleus profonds de certaines broderies en vogue à la Cour.

La gutta dorée fera ressortir la couleur comme une broderie d'or.


  


Des recherches , des essais, des esquisses, les premiers dessins, puis enfin les tests sur soie...

 

Maintenant, il faut se lancer et commencer à peindre directement sur le taffetas de la robe, dissocié au préalable de ses jupons de tulle, afin de pouvoir tendre la soie sur de grands cadres de bois et y tracer les dessins à la gutta dorée, puis la teinter délicatement de bleus vibrants.





Pour la suite , cliquez sur le lien :  Il était une fois... une robe de mariée Partie II

Commentaires

  1. J'ai vu votre robe sur Instagram juste après le Salon de Nantes... C'est super que vous fassiez des robes de mariée en peinture sur soie, c'est une super idée. Je crois que je ne l'ai jamais vu

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    1. Merci Julie, effectivement, c'est ce que l'on me dit : j'ai eu envie de pratiquer l'art de la peinture sur soie sur de plus grands formats... Et la robe de mariée est vraiment idéale : c'est porteur de rêves, fabriqué avec des matériaux nobles... Je crois que maintenant que je me suis lancée, je ne vais plus m'arrêter !!

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